Global Network for a Nuclear Free WorldGlobal Network for a Nuclear Free World
  • About
  • Concrete Actions
    • World Social Forum Antinuclear 2017
  • Informations
  • Proposals
  • Denunciations
  • Requests
  • Library
  • Discussions
  • Statements
  • Contact
janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Discussions

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

Étiquettes

Canada Canada Canada Canada Canada Canada France France France France France France France France Fukushima Fukushima Fukushima Fukushima Fukushima Fukushima Fukushima Fukushima Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear Nuclear safety safety safety safety safety safety safety safety United States United States United States United States United States
See all tags
janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Débats

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Débats

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Discussions

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Discussions

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Debates

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Debates

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Без категории

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Letter to Trudeau, Obama, and the Great Lakes Executive Committee, about highly radioactive liquid waste Le réacteur au thorium: une nouvelle impasse

Related Posts

Energia solar está prestes a atingir 100 gigawatts graças à China

Без категории

Energia solar está prestes a atingir 100 gigawatts graças à China

A indústria de energia solar está prestes a atingir um marco: as instalações globais deverão atingir 108 gigawatts este ano graças à China, mostram projeções da IHS Markit.

Will Cheap Renewables Make Nuclear Power Obsolete?

Без категории

Will Cheap Renewables Make Nuclear Power Obsolete?

Cheap renewables are mounting a serious challenge to nuclear power, which in 2017 has had a difficult year. Key projects have been abandoned, costs are rising, and politicians in countries which previously championed the industry are withdrawing their support.

Deux réacteurs nucléaires japonais fermeront définitivement en 2019

Без категории

Deux réacteurs nucléaires japonais fermeront définitivement en 2019

La compagnie japonaise d’électricité Kansai Electric Power a officialisé vendredi la fermeture en 2019 de deux de ses réacteurs nucléaires vieillissants. Elle juge trop élevé le coût de leur mise en conformité avec les nouvelles normes de sécurité post-Fukushima.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Discussions

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Debates

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Debates

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

janvier 12, 2017

Debats autour de l’association Nuclear Transparency Watch: démission de Michèle Rivasi?

Discussions

Tisser ensemble fougueux et modéré

Wladimir et Thierry font signe à mes yeux vers le tissage des contraires nécessaire à la puissance de groupes actifs. L’un est modéré, l’autre fougueux. Les deux sont nécessaires. Et nous devons, je crois, les aimer tous les deux. Le devoir d’harmonie, si utile dans une action aussi vitale que la nôtre, passe par ce tissage qu’il faut caractériser un peu plus précisément.

Fougueux, c’est-à-dire courageux, radical, refusant la compromission, voire le compromis, car, dans notre lutte, à chaque matin blême, à chaque soir anxieux, il faut puiser en soi ou en autrui le courage de continuer. Le fougueux, rôle qui peut être assumé à temps partiel, soutient invisiblement chacun dans ses moments de faiblesse. Désespéré, songer aux fougueux m’apaise et me restaure. Devant les criminels débonnaires de l’atome, l’idée du fougueux, sa mémoire, sauve de l’effondrement.

Modéré, c’est-à-dire patient, optimiste, prudent, diplomate, car, dans notre lutte, à chaque matinée de colère, à chaque soir furieux, il faut trouver en soi l’énergie de faire redescendre la tension, la hargne, la rage, l’énergie de contenir sa colère, celle qui, de temps en temps, nous déborde, nous submerge, nous conduit à ces dialogues imaginaires avec les tueurs du nucléaire, dialogues qui finissent en explosion : se frapper le visage, vomir des imprécations et des larmes. Ivre de colère, songer au modéré me détend et me rétablit. Le modéré, poste intermittent, soutient invisiblement chacun dans ses moments de force incontrôlable.

Chaque militant est un mixte diversement dosé de fougue et de modération. Wladimir et Thierry semblent incarner ces deux pôles, apparemment. En réalité, l’un partage les caractères de l’autre. La fougue est en effet improductive sans la patience tandis que la modération s’essoufflerait si elle ne puisait régulièrement au torrent de l’énergie fougueuse.

Tisser ensemble les contraires, cultiver un désir d’harmonie enveloppant – sans la nier ni l’amortir – la controverse, marier la franchise, la critique et la bienveillance, renoncer à se croire détenteur de la vérité et du bien, accepter son tissage en commun. Le problème n’est pas bien sûr qu’il n’y aucun tisserand officiel (chacun peut assurer pour lui-même cette fonction et inciter doucement les autres) mais qu’il y a une excitation immense à lutter contre le nucléaire. Si la jouissance technologique atomique assure aux ingénieurs des bombes rapides ou des bombes lentes (les centrales nucléaires) des bénéfices de toutes sortes, lutter contre cette gigantesque monstruosité qui a envahi notre monde il y a 70 ans est source d’une jouissance bifide (peur panique et espoir délirant) que nous devons modérer en permanence, tant cette lutte nous met en péril et nous renforce à la fois. Lutter contre le nucléaire rend fou.

Ainsi la fougue de Thierry est-elle déjà pétrie d’un immense effort de modération, au sens d’une action de lissage, de contrôle et de transformation en analyses corrosives et pertinentes. Wladimir est, sous l’apparence du calme, une tempête dans le crâne, un typhon modéré par le travail, une immense colère passée au laminoir. Pour ce soir je me contenterais de demander à Wladimir qui insiste sur la nécessité de protéger nos enfants contre la prochaine catastrophe nucléaire s’il ne croit pas que nous devrions nous protéger nous-mêmes, actuellement, contre la permanence de l’agression des êtres-radioactifs si nombreux à résider déjà dans nos corps, déjà dans notre nourriture, déjà dans l’eau que nous buvons, déjà dans l’air que nous respirons ?

Avec mes amitiés de tisserand-minute.

Jean-Jacques Delfour

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Related Posts

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Discussions

Le mouvement antinucléaire est trop vieux, il doit se réinventer

Le mouvement antinucléaire français tourne en rond, vieillit, et finit par co-gérer le système, explique l’auteur de cette tribune. Qui appelle à réinventer les formes de cet engagement alors même que l’industrie nucléaire vacille.

© Nuclear Free World 2017
Développé par Prima Estúdio