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juin 5, 2017

Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

Denuncias

 

Source: Observatoire du nucléaire

Communiqué du 3 juin 2017

  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
  • L’Observatoire du nucléaire interpell le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de l’Ecologie

L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

D’autres affirmations erronées ou orientées jalonnent cet incroyable sujet et sont explicitées par la tribune rédigée par ces deux enseignants qui n’acceptent pas que les élèves soient ainsi trompés.

L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


Nouveau brevet : un premier sujet inquiétant pour la formation à l’esprit critique… et pour la transition énergétique…

Jacques Vince, Julien MACHET

Enseignants et formateurs en Physique-chimie dans l’académie de Lyon

Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

Edouard Philippe, impliqué dans le pillage de l’uranium du Niger par Areva… Nucléaire : le “récit” qui doit sauver l’honneur de l’ASN, la cuve du réacteur EPR et les derniers espoirs de l’industrie nucléaire française

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juin 5, 2017

Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

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Source: Observatoire du nucléaire

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  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
  • L’Observatoire du nucléaire interpell le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de l’Ecologie

L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

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L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

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Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

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Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

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juin 5, 2017

Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

Dénonciations

 

Source: Observatoire du nucléaire

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  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
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Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

D’autres affirmations erronées ou orientées jalonnent cet incroyable sujet et sont explicitées par la tribune rédigée par ces deux enseignants qui n’acceptent pas que les élèves soient ainsi trompés.

L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


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Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

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Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

Denunciations

 

Source: Observatoire du nucléaire

Communiqué du 3 juin 2017

  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
  • L’Observatoire du nucléaire interpell le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de l’Ecologie

L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

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L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


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La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

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Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

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Denunciations

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Today, almost on Christmas-weekend, Santa came early to Georgia Power (GP) with a multi-billion-dollar present, when the Georgia Public Service Commission (GPSC) gave GP’s Vogtle Atomic Power Project approval to continue construction! The GPSC granted the go-ahead to the behind-schedule over-budget two-unit Westinghouse Vogtle Nuclear Power Plant against the advice of its own staff of experts to continue its construction for another half a decade. Great for Georgia Power, when real people are stuck paying the bills!

juin 5, 2017

Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

Dénonciations

Source: Observatoire du nucléaire

Communiqué du 3 juin 2017

  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
  • L’Observatoire du nucléaire interpell le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de l’Ecologie

L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

D’autres affirmations erronées ou orientées jalonnent cet incroyable sujet et sont explicitées par la tribune rédigée par ces deux enseignants qui n’acceptent pas que les élèves soient ainsi trompés.

L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


Nouveau brevet : un premier sujet inquiétant pour la formation à l’esprit critique… et pour la transition énergétique…

Jacques Vince, Julien MACHET

Enseignants et formateurs en Physique-chimie dans l’académie de Lyon

Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

Edouard Philippe, impliqué dans le pillage de l’uranium du Niger par Areva… Nucléaire : le “récit” qui doit sauver l’honneur de l’ASN, la cuve du réacteur EPR et les derniers espoirs de l’industrie nucléaire française

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Source: Observatoire du nucléaire

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  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
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L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

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Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


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Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

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Un sujet du brevet des collèges bafoue la vérité scientifique pour promouvoir le nucléaire et dénigrer les renouvelables

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  • Il est de bon ton de railler M. Trump mais le négationnisme et la désinformation sévissent aussi dans la France nucléarisée
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L’Observatoire du nucléaire soutient la démarche de deux enseignants et formateurs en Physique-Chimie de Lyon, attachés à leur mission de formation des futurs citoyens que sont les collégiens, qui protestent (cf fichiers liés) contre un sujet du brevet des collèges qui, de façon caricaturale et trompeuse, dénigre les énergies renouvelable et fait la promotion de l’atome.

Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

Par ailleurs, les auteurs du sujet bafouent allègrement la vérité scientifique lorsqu’ils prétendent noir sur blanc à l’existence de trois catégories d’énergies, les énergies renouvelables, les énergies non-renouvelables et… le nucléaire, ce dernier étant placé à part alors qu’il fait officiellement et incontestablement partie des énergies non-renouvelables : le combustible du nucléaire, l’uranium, est un minerai dont les réserves diminuent et qui ne “repousse” pas.

D’autres affirmations erronées ou orientées jalonnent cet incroyable sujet et sont explicitées par la tribune rédigée par ces deux enseignants qui n’acceptent pas que les élèves soient ainsi trompés.

L’Observatoire du nucléaire demande au ministère de l’Éducation nationale et au Ministère de l’écologie (M. Hulot étant ministre d’Etat, il a le droit et, de fait, le devoir d’intervenir dans ce dossier) le retrait immédiat de ce sujet et la diffusion auprès des enseignants et des élèves d’une circulaire qui rétablit la vérité.

Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


Nouveau brevet : un premier sujet inquiétant pour la formation à l’esprit critique… et pour la transition énergétique…

Jacques Vince, Julien MACHET

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Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

En résumé on demande donc qu’avec si peu d’informations, en oubliant deux tiers des énergies renouvelables, en omettant complètement la question du transport de l’énergie, celle de l’utilisation d’énergie non électrique, et toutes celles liées aux rejets polluants et en passant totalement sous silence la question de la place de la technique dans la société l’élève-citoyen puisse conclure à un logique recours au nucléaire pour la ville de Reims.

Il nous parait inadmissible que ce sujet de brevet ne respecte pas une certaine éthique dans l’appropriation citoyenne des résultats scientifiques.Il propose de façon insidieuse un choix orienté des résultats présentés puis demande d’en tirer une conclusion apparaissant comme logique, objective et neutre politiquement. Cette manière de faire du tri dans l’information transmise, de prioriser certains critères face à d’autres relève bel et bien de choix politiques et non d’une objectivité scientifique.

Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

Produire un sujet simple sur une question de société complexe n’est évidemment pas chose aisée. Mais relever ce défi ne doit pas conduire à confondre simplification et orientation forte du débat sous couvert d’une apparente neutralité scientifique.

Le sujet de sciences du Diplôme National du Brevet donné à Pondichéry, premier publié depuis la réforme du collège de 2016, était attendu avec impatience par les enseignants de sciences. Espérons que les messages véhiculés par les sujets futurs ne soient pas aussi caricaturaux, pour ne pas dire scandaleux, du point de vue de la formation des futurs citoyens que sont les collégiens de 3ème.

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Ce sujet va jusqu’à mettre en pratique les arguments les plus éculés des anti-éoliens lorsqu’il est demandé de calculer la surface qui serait occupée par les éoliennes si elles devaient répondre à la totalité de la consommation française d’électricité. Les auteurs de ce sujet caricatural font mine de ne pas savoir que la première chose à faire, en France, est de réduire la consommation d’électricité, absurdement élevée, en supprimant par exemple l’option du chauffage électrique, tellement anti-écologique et anti-sociale qu’elle est carrément interdite dans certains pays. Seuls les cerveaux de séides de l’atome peuvent avoir l’idée insensée de demander aux éoliennes d’alimenter les millions de chauffages électriques… qui n’ont été installés que pour “justifier” le nucléaire.

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Il est de bon ton ces temps-ci de railler M. Trump et ses positions rétrogrades et erronées mais, aujourd’hui autant qu’hier, la France pronucléaire pratique de façon comparable négationnisme et désinformation et ce jusqu’auprès des élèves.


Nouveau brevet : un premier sujet inquiétant pour la formation à l’esprit critique… et pour la transition énergétique…

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Dans la partie de physique-chimie, il s’agit de montrer pourquoi le développement de l’énergie éolienne n’a pas été fait « à grande échelle » (entendre « sur tout le territoire français »). Pour ceci, après avoir fait estimer qu’il faudrait couvrir l’équivalent d’un département français d’éoliennes actuelles (aucune allusion aux innovations techniques à venir dans le domaine) pour répondre à la consommation actuelle, on demande aux candidats de formuler uniquement un avis « à charge » en formulant deux arguments pour conclure que l’énergie éolienne ne peut pas être le seul choix pour répondre aux « besoins croissants » en électricité (efficacité et sobriété énergétiques ne sont jamais évoquées).

La partie Sciences de la vie et de la Terre est encore bien plus caricaturale : on demande en effet aux élèves de trouver quel mode de production d’énergie est plus adapté à différentes villes françaises. Tout semble discutable, tant sur le fond que sur la forme : une classification des énergies pour le moins originale (les énergies non renouvelables, les énergies renouvelables… et l’énergie nucléaire), un centrage sur trois énergies renouvelables seulement (qui oublie biomasse et l’hydraulique) en présentant des cartes de France (répartition du débit d’énergie géothermique, moyenne d’ensoleillement et vitesse des vents), ou encore un tableau très partiel et partial présentant apparemment les avantages et les inconvénients de ces trois énergies alors qu’il omet totalement, par exemple, la question des rejets polluants. L’élève-citoyen doit alors se positionner et indiquer la ou les énergies renouvelables pertinentes pour trois villes françaises, puis, enfin, proposer une solution d’approvisionnement énergétique (alors qu’il n’est question ici que d’électricité) pour la ville de Reims, qui ne répond évidemment à aucune condition d’exploitation des trois énergies renouvelables.

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Pour que la science ne soit pas remise en cause et délégitimée par les citoyens il nous apparait nécessaire de distinguer le résultat scientifique qui se doit d’être objectif, de son appropriation par les citoyens et du tri des informations qui relèvent d’un choix politique personnel influencé par d’autres ressources que seulement scientifiques. Dans ce sujet de brevet, non seulement la distinction n’est pas faite mais de plus, la seule expertise nécessaire à la prise de décision politique relèverait de la science … Cela porte un nom : cela s’appelle du scientisme.

Cette manière partielle et partiale de présenter le problème est très connotée politiquement. Elle s’inscrit dans un contexte historique et est au service d’une cause économique spécifiquement française : le nucléaire. En tant qu’enseignant et éducateur nous sommes donc sensé diffuser ce document, faire travailler nos élèves de 3ième sur ce sujet … exemplaire ! Un joli message pour former nos élèves à l’esprit critique…

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Officials deliberatly downplayed Chernobyl disaster

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Officials deliberatly downplayed Chernobyl disaster

Foreign Ministry officials made a concerte effort to downplay the Chernobyl nuclear disaster in 1986 to promote nuclear power and avoid friction at a Group of Seven summit in Japan,ministry documents showed.

The Night The Lights Went Out In Georgia

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The Night The Lights Went Out In Georgia

Today, almost on Christmas-weekend, Santa came early to Georgia Power (GP) with a multi-billion-dollar present, when the Georgia Public Service Commission (GPSC) gave GP’s Vogtle Atomic Power Project approval to continue construction! The GPSC granted the go-ahead to the behind-schedule over-budget two-unit Westinghouse Vogtle Nuclear Power Plant against the advice of its own staff of experts to continue its construction for another half a decade. Great for Georgia Power, when real people are stuck paying the bills!

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